Central African Republic: French forces pass control to the UN.

Centrafrique : la France passe le relais à l’ONU

REPORTAGE par Mathilde Lemaire lundi 29 décembre 2014

A Bangui les soldats français de Sangaris collaborent avec la Minusca, la force des Nations Unies © RF / Mathilde Lemaire. In Bangui the capital, French soldiers of the Sangaris collaborate with Minusca, the UN force.

Pour les militaires français en opérations extérieures, les fêtes de fin d’année c’est à minima : un repas amélioré et quelques colis. Ils sont 8500 mobilisés en ce moment sur différents théâtres d’opération. 2000 en Centrafrique. Une mission baptisée Sangaris et entamée il y a un an et qui évolue. La France veut la transférer ces prochains mois à la force des Nations Unies sur place.             For the French military foreign forces, the end of year celebrations are limited: a decent meal and a few packages. There are 8,500 troops mobilised in different theatres, with 2,000 in Central Africa. A mission baptised Sangaris and started a year ago and evolving. France wants to transfer the operations over to a UN force on site.

Le quartier Fatima de Bangui, un quartier musulman mais à la lisière d’un secteur chrétien. Il y a un an, les affrontements ont été, ici, très meurtriers. La patrouille ce matin-là se fait conjointement avec des soldats de la MINUSCA, la force des Nations Unies. Avant le départ à pied, les deux chefs s’accordent autour de la carte du quartier dépliée sur le capot d’un de leurs véhicules. “Je vous propose qu’on débute en prenant cette artère que vous voyez “, dit l’un. “D’accord, mais ensuite on tournera là“, répond l’autre.

The Fatima de Bangui district, is a Muslim district but on the edge of a Christian sector. One year ago, deadly attacks took place here. The French Sangaris patrol this morning joined up with the soldiers of MINUSCA, the UN forces. Before they set off on foot the two patrol leaders agreed their routes using an map opened up on the bonnet of a vehicle. “I propose to start we take a route that you know”, said one. “OK, but then we’ll turn this way”, responded the other.

 

Pour la force française, c’est le lieutenant Paul qui dirige cette patrouille, posté derrière les hommes aux casques bleus.
C’est le chef de ce groupe de la Minusca qui dirige. Nous restons toujours derrière accessibles visuellement. Lui décide quand il veut que l’on fasse un arrêt pour prendre des renseignements avec des habitants, ou un chef du quartier. Nous sommes là pour lui en appui, en soutien“, explique le lieutenant. Il y a un an quand les soldats français sont entrés dans ce quartier pour tenter de désarmer, ils n’ont pas reçu le meilleur des accueils. Aujourd’hui, selon le lieutenant Paul, les choses se normalisent. “On vient si souvent ici que les habitants ont fini par nous connaître. Certains petits garçons nous appellent en disant notre grade et notre nom. C’est assez sympathique. Malgré tout, nous restons vigilants“, dit le lieutenant Paul.

Le développement du banditisme

Au fil des mois, les taxis reviennent dans le quartier. Les habitants ressortent. De nouvelles échoppes ont ouvert. Tout le monde espère pour bientôt le rétablissement de l’électricité et la réouverture de l’école. Mais pour autant la peur n’a pas disparu. Car si les affrontements confessionnels se sont apaisés, le banditisme s’est développé : racket,  braquage. “J’ai peur des bandits de grand chemin qui possèdent des grenades, des kalachnikovs et même des obus. A 20 heures, tout le monde rentre chez soi et plus personne ne sort. Tout le monde craint que ces voyous ne viennent nous attaquer et nous prendre tout ce que nous avons“, raconte Ludovic 34 ans. Eric, 27 ans non plus n’a pas retrouvé complètement sa sérénité mais il veut croire que son pays est sur le bon chemin : “Moi je pense que le désarmement complet serait la bonne solution. Car nous sommes une très grande majorité à vouloir la paix ici. Beaucoup de monde à Bangui a vécu l’horreur il y a un an, a vu ses parents ou ses enfants tués sous ses yeux. Et pourtant nous pensons que l’heure est à la réconciliation. Il faut une grande réconciliation nationale pour nous pardonner les uns les autres et redonner une chance à notre peuple qui a su être uni pendant des années avant cette guerre“.

Throughout the months, the taxis are returning to the district. The inhabitants are coming outside. New market stalls are open. Everyone hopes that soon the electricity will be reconnected and the school will reopen. But so far the fear has not disappeared. But if the admitted clashes have lessened, banditry has developed: rackets, robberies. “I’m afraid of the bandits on the highways with their grenades, their Kalashnikovs, and even bombs. By 20h00 everyone has gone home and not to come out again. Everyone complains that we don’t want to see attacks coming back. We must keep close everything we have, recounts 34 year old Ludovic. 27 year old Eric has not completely recovered his peace but he wants to believe his country is on thne right track. “I think that complete disarmament will be a good solution. Because a big majority wants peace here. Many in Bangui lived through the horror of the past year, they saw their parents and children killed before their eyes. And now we think the time for reconciliation is here. We must have a total national reconciliation for us to forgive one another and give the chance for the population to be re-united as before this war.

Plus de police ni de justice (No police force or legal system)

L’un des gros problèmes c’est que la police et la gendarmerie centrafricaines ont été dépouillées au cours des affrontements l’an passé. Elles n’ont plus d’arme, plus d’uniforme, parfois  plus de bâtiment. Il faut tout reprendre. Certains policiers ou gendarmes ont un temps infiltré des milices. Il serait problématique de les réarmer. Les autorités judiciaires aussi sont à genoux. Il y a une prison, mais les conditions de vie y sont déplorables et les évasions régulières.
Autre gros chantier : la reconstruction des infrastructures. C’est l’une des missions que se sont donnés les soldats européens de la force EUFOR. Ils sont environ 500. Nous montons dans l’un de leurs véhicules. Ce sont des soldats italiens. Ils reconstruisent en ce moment un pont détruit depuis des mois. C’est un pont métallique entre deux des quartiers : l’un musulman l’autre chrétien. “Ce projet est 100 % européen : c’est le génie italien qui le monte. Il a été fabriqué par la Pologne, fourni par  République tchèque et transporté par l’Allemagne“, explique le lieutenant colonel Mario Renna, chef de ce contingent.

En brousse, toujours des exactions

Les habitants des environs, en découvrant la banderole qui annonce la reconstruction de ce pont, se disent ravis. “J’ai des amis et de la famille dans ce quartier. Mais aujourd’hui c’est un casse-tête pour venir les voir. Je prends un premier taxi. Je l’arrête, je traverse la passerelle piétonne, puis je dois reprendre un deuxième taxi. Quand le pont sera construit, là ce sera beaucoup plus simple. Il y aura moins de détours, moins de kilomètres à faire. Ce sera comme un pont de la réconciliation en plus“, se félicite Célestine, une jeune maman.

Les soldats de la force européenne EUFOR reconstruisent un pont entre un quartier musulman et un quartier chrétien de Bangui © RF / Mathilde Lemaire
La reconstruction de ce pont est un symbole fort, mais il faudrait tellement plus dans ce pays où il n’y a quasiment aucune route goudronnée. Dans le nord et l’est du pays : pas une seule ! C’est dans ces zones de brousses reculées que se produisent encore le plus d’exactions.
Des élections avant l’été
Direction Bambari à 400 kilomètres au nord-est. Il y a 10 jours, une vingtaine de personnes ont été tuées ici.
Les civils passent leur temps à se déplacer pour fuir les explosions de violences.  “C’est un secteur tellement grand et tellement broussailleux qu’il y a toujours des crimes qui nous échappent. De toute façon, le but de notre présence n’est pas de mettre un homme derrière chaque habitant“, explique le colonel Hervé Pierre qui commande le détachement de soldats français dans ce secteur. Selon lui, la priorité est d’aider à restaurer l’autorité des préfets et des maires. Le gros challenge de 2015 pour la Centrafrique sera  la tenue d’élections législatives et présidentielles sous l’égide de l’ONU. Un scrutin compliqué à organiser dans ce pays qui compte toujours des dizaines de milliers de déplacés, et où les registres d’état civil ont été détruits, brûlés au cours des violences de ces deux dernières années.

About bill

Worked in the technical / engineering area as a Science Laboratory Technician and as an Aeronautics Engineer. The artistic side involves writing under the nom de plume of Billy Olsenn, his recently written play 'A Case of Wine' was staged by the players group Straight Make-Up at the 2012 Birr one act drama festival. It's next staging was in the one act circuit is in Cavan, at Maudebawn on Sat 10 Nov 2012. Then it was performed in the Bray, Co.Wicklow at the very popular one act festival in January 2013. Next play is FEAR. A dark tale about revenge on the cruel death of two pensioners by young thugs. Neighbours hatch a devious and dangerous plan to exact old-style revenge. Bill is a member of the Drama League of Ireland and his plays have been critically vetted and certified as original pieces of work by the DLI. Another literary project is that of commemoration of an aircraft crash on Djouce mountain in Wicklow in 1946. Bill wrote articles for the 50th, 60th and most recently the 70th anniversary, (12 Aug 2016) all were published in the Wicklow Times and ensured the survivors of the crash, all French Girl Guides, were not forgotten. Articles reproduced on this website. But mostly this site gives a more general European and specific French slant on popular and not so popular articles of French news, translated to English by the author. Each article is translated on a paragraph by paragraph basis so easy to read in either language and even possible to improve either language by comparison of the short English and French paragraphs. Amusez vous bien. The author is currently writing an easy to read technical aviation book centered around the Fokker 50. Another interest is that dealt with in another of Bill's websites www.realnamara.net, a Statue of the mother of God, Mary. It was erected in 1972 in Dublin, at the end of the Bull Wall near Clontarf, and my grandfather William Nelson, was the main instigator of that project. I give talks on the history of the statue and my grandfather's adventurous and dangerous life at sea. Technical assistance with each website is by J O'N.
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