Hébergement d’urgence : dans la rue, des enfants aussi
En 2013, quinze petits sans domicile sont morts dans les rues. Le Samu (Service d’Aide Médicale Urgente) social, en première ligne, ne peut plus faire face à l’afflux de familles dans domicile. Hélène Lam Trong s’est rendue dans un centre d’hébergement d’urgence qui vient d’ouvrir près de Paris.
In 2013, fifteen homeless people died on the streets. The social services (Service d’Aide Médicale Urgente or Urgent Medical Aid Service) in the first instance, can’t handle the amount of homeless families in their hostels. A France-info reporter visited an emergency hostel that has opened close to Paris.
Ici, les familles arrivent souvent directement de la rue. C’est Aurélie Desmettre qui est responsable de cet hôpital désaffecté, transformé pour l’hiver en centre d’hébergement d’urgence : “On a des gens qui arrivent avec à peine un sac à dos avec quelques papiers d’identité et encore pas toujours. Et rien du tout, rien pour changer l’enfant, pas de vêtements…” Ici vivent Princessa, Tatiana, Sarah, Warren, des bébés de quelques jours, comme des ados. Des enfants comme Rabiatou, qui n’ont pas de réponse à la question “Où est-ce que tu habites”?
Here the families arrive directly off the streets.Aurélie Desmettre , the head of this disused hospital, converted in winter into a emergency hostel centre: “We have people who just with a back-pack with a few identity papers or not as the case may be. And with nothing to change a child, no clothes…” Here lives Princessa, Tatiana, Sarah, Warren, babies a few days old and adolescents. Children like Rabiatou, has no answer to the question “Where do you live”?
Rabiatou n’a pas envie de parler de tout ça : de la peur, du froid, de la nuit. Ce qui compte pour elle, ce sont ses devoir, elle est en CP, (Le CP (Cours Préparatoire) en France correspond à la première année de primaire pour les classes francophones.) elle apprend à lire. Le point commun des cinquante-quatre personnes du centre, c’est la fatigue. Rim est enceinte de cinq mois. Elle attend des jumeaux. Avec ses deux aînés, à défaut d’abri, pendant des semaines, elle a pris des bus de nuit, des bus de jour, d’un bout à l’autre de la ligne. Elle se pose enfin. Mais semble désespérée. Car dans la rue avec des enfants on ne dort pas, en fait. C’est trop dangereux. Et cela explique peut-être se dit Aurélie, la responsable, que le problème soit aussi peu visible.
Rabiatou doesn’t like to talk about that: of the fear, the cold, of the night. For her these are her life, she is learning to read (with a French preparatory course). The common denominator of the 54 people in the centre is tiredness. Rim is five months pregnant, she is expecting twins. With her two older children, she has fallen into homelessness. For weeks she has taken the bus at day and night to and from terminus to terminus on the line. She came here eventually. But feels desperate. Because on the streets no one sleeps. It is too dangerous. And this is perhaps, explains Aurélie Desmettre, that the problem is to be also visable.