Deux tableaux volés à Londres, retrouvés …44 ans après en Italie
Les deux tableaux retrouvés par les carabiniers italiens © Maxppp
Deux toiles inestimables de Gauguin et Bonnard, dérobées à Londres en 1970, ont fini par être repérées en Sicile, chez un retraité. Il les avait achetées aux enchères pour une poignée de lires. L’histoire est aussi rocambolesque et palpitante qu’un polar. Les carabiniers italiens, à l’expertise internationale déjà reconnue, signent là une nouvelle performance.
Tous les ingrédients d’un roman ou d’un film à suspens sont présents dans cette histoire de tableaux volés en Angleterre et retrouvés 44 ans après en Italie. Alors que l’actualité se focalise sur des tableaux volés pendant la guerre, entrent en jeu pour ce périple mystérieux de riches collectionneur, des voleurs, un ouvrier passionné d’art, un étudiant en architecture et le flair des carabiniers. Reste à savoir qui va récupérer les toiles.
Un vol à l’heure du thé
En 1970, deux tableaux de maitre sont volés chez un couple de Londres. Lui est écrivain, elle est la fille du cofondateur des magasins Marks et Spencer. C’est à l’heure du thé, vraiment, que le Gauguin et le Bonnard disparaissent. Alors que trois hommes demandent à la gouvernante de leur préparer une tasse, ces faux poseurs d’alarmes anti vol, ça ne s’invente pas, se font la belle avec les toiles.
Il s’agit d’un Gauguin Fruits sur une table ou nature morte au petit chien. Il a été peint en 1889. L’autre toile est signée Pierre Bonnard, mais non datée, c’est “La femme aux deux fauteuils”. Le vol est bien sûr déclaré, mais tombe dans l’oubli, jusqu’au rebondissement dévoilé mercredi.
Un propriétaire heureux
Les deux toiles sont d’abord retrouvées dans un train Paris-Turin peu de temps après le vol. Faute d’avoir été reconnues, elles sont remisées aux objets trouvés et comme personne ne les réclame, elles finissent aux enchères à Turin. En 1975, un ouvrier de la Fiat, passionné d’art et d’un goût très sûr, les achète pour l’équivalent aujourd’hui de 23 euros.
Ce sont les murs de la cuisine qu’il choisit pour les accrocher, à Turin, comme en Sicile où il prend sa retraite. L’amateur de peinture n’a toujours aucune idée de leur valeur. C’est son fils devenu étudiant en architecture, qui sans le vouloir va priver son père de ses toiles adorées.
Le flair et la ténacité des carabiniers
L’étudiant curieux fait circuler des photos auprès d’experts, il veut en savoir plus sur ces tableaux qu’il voit depuis son enfance. Ces clichés finissent par arriver chez des carabiniers italiens qui n’ont pas leurs références parmi 5,7 millions de données d’œuvres volées. Intrigués, c’est là tout leur flair, ils continuent à fouiner dans les catalogues, les musées et les maisons d’enchères et ils finissent par faire le rapprochement avec le vol de 1970.
L’histoire ne s’arrête pas là, on parlera bientôt des millions d’euros pour leur valeur. Pour le moment aucun montant n’est avancé. Et qui va récupérer les tableaux ? Leurs propriétaires n’ont pas eu d’enfant, mais des héritiers indirects pourraient bien se manifester….