Air Algeria crash: difficult investigation begins.

Crash du vol AH5017 : une enquête difficile commence

par Rédaction de France Info samedi 26 juillet 2014.
Débris AH5017
Sur la zone du crash du vol AH5017 d’Air Algérie dans le nord du Mali. il ne reste que des débris de l’appareil désintégré © Reuters

Deux jours après le crash, militaires et policiers commencent leur travail de collecte des indices et de repérage des corps des victimes du vol AH5017 qui s’est écrasé jeudi dans la région de Gossi dans le nord-Mali, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière nord du Burkina-Faso. L’enquête s’annonce très complexe. Quatre questions à notre spécialiste aéronautique, Frédéric Beniada.

L’appareil est en état de désintégration. Qu’est-ce que ça nous apprend ?

Une chose essentielle, l’impact a été d’une extrême violence. On voit sur ces images un cratère très profond et surtout des milliers de débris de petites tailles, éparpillés sur une zone relativement réduite. Les autorités parlaient hier d’une zone de 300 mètres sur 300 mètres. Ca veut dire quoi ? Plusieurs choses : L’avion ne s’est pas désintégré en vol à haute altitude suite à une explosion accidentelle ou criminelle, sinon on aurait eu des débris éparpillés sur plusieurs dizaines de kilomètres. Ca veut dire aussi que l’avion a impacté avec une très forte vitesse, qu’à priori il était intègre et qu’il n’y aurait pas eu de tentative d’atterrissage d’urgence. L’avion est tombé comme une pierre.

Alors pourquoi ? Est-ce qu’il lui manquait un organe vital à son pilotage, une gouverne qui aurait lâché ? Le MD83 est un avion d’ancienne génération, bien que ce dernier n’avait que 18 ans, il n’est pas équipé de commandes électriques de vol, ce sont des câbles qui permettent de le piloter. Est-ce qu’un ou plusieurs câbles aurait pu céder, rendant l’avion incontrôlable ?… On peut aujourd’hui tout imaginer.

Crash du vol AH5017|Ce que l’on sait, les hypothèses avec l’analyse de Fréderic Beniada, spécialiste aéronautique de France Info.

La météo responsable ?

La météo comme seule explication non. Mais comme élément déclencheur peut-être. Soyons clair,  un accident n’est jamais dû à une cause mais à une succession d’incidents ou de problèmes mal gérés qui vont conduire à la catastrophe.

Plusieurs hypothèses. Le radar météo de l’avion était-il en panne, au point que l’équipage serait rentré à l’intérieur d’un cumulonimbus, un nuage d’orages. Et là effectivement, peu de chances de s’en sortir. Nous sommes dans une région du monde où ces nuages d’orages sont très violents, c’est le front intertropical. Si vous pénétrez dans ce type de nuages, c’est une lessiveuse, ça veut dire de la grêle, qui pourrait vous faire exploser une glace de cockpit, ça veut dire des cisaillements de vents très dangereux qui peuvent carrément vous arracher une aile et une dérive, un organe vital, et là effectivement vous vous retrouverez avec un avion totalement incontrôlable.  Une panne de radar météo, c’est envisageable. Mais il serait inconscient pour un équipage de professionnels de vouloir volontairement traverser un cumulonimbus,  connaissant les risques. Et puis on a cette information du contrôle aérien de Gao, qui a un moment donné nous dit que l’équipage a justement eu l’intention de changer de cap pour éviter ces orages.

Autre hypothèse, un givrage fort, c’est-à-dire que l’avion se charge en glace, ce qui va alourdir et diminuer sa portance. Et là il tombe comme une pierre. Mais ça peut également être consécutif à la panne d’une alarme d’un système. On avait déjà eu un cas à peu près semblable en 2005 sur un MD82 au Vénézuela qui transportait de nombreux touristes martiniquais. L’avion déjà en surcharge s’était chargé de glace sur les ailes. En activant le système anti-givrage, les moteurs avaient perdu de puissance et l’avion avait fini par décrocher avant de s’écraser dans une zone de montagne. C’est envisageable, mais restons là aussi très prudents. Et encore une fois, la météo ne serait pas une cause mais un élément déclencheur.

Des similitudes avec le Rio-Paris ?

Sur le Rio-Paris, on a un givrage très courts des sondes Pitot qui prive l’équipage d’informations de vitesse. Un équipage qui ne comprend pas la situation et qui amène l’avion au décrochage, avec une forte assiette à cabrer à haute altitude. On n’est pas du tout sur le même type d’appareil. D’un côté un avion très moderne, l ‘A330, de l’autre un MD beaucoup plus ancien.

Quelle est la priorité des enquêteurs aujourd’hui ?

Retrouver la deuxième boite noire, soit le CVR (Cockpit Voice Recorder), qui enregistre les conversations et les bruits ambiants de la cabine, ou le FDR qui enregistre tous les paramètres du vol. La question que l’on peut se poser, au regard de l’impact très violent, c’est de savoir si ces boites noires seront exploitables…

►►► A LIRE AUSSI | Crash du vol AH5017 : aucun survivant, 54 Français à bord, annonce Fabius

About bill

Worked in the technical / engineering area as a Science Laboratory Technician and as an Aeronautics Engineer. The artistic side involves writing under the nom de plume of Billy Olsenn, his recently written play 'A Case of Wine' was staged by the players group Straight Make-Up at the 2012 Birr one act drama festival. It's next staging was in the one act circuit is in Cavan, at Maudebawn on Sat 10 Nov 2012. Then it was performed in the Bray, Co.Wicklow at the very popular one act festival in January 2013. Next play is FEAR. A dark tale about revenge on the cruel death of two pensioners by young thugs. Neighbours hatch a devious and dangerous plan to exact old-style revenge. Bill is a member of the Drama League of Ireland and his plays have been critically vetted and certified as original pieces of work by the DLI. Another literary project is that of commemoration of an aircraft crash on Djouce mountain in Wicklow in 1946. Bill wrote articles for the 50th, 60th and most recently the 70th anniversary, (12 Aug 2016) all were published in the Wicklow Times and ensured the survivors of the crash, all French Girl Guides, were not forgotten. Articles reproduced on this website. But mostly this site gives a more general European and specific French slant on popular and not so popular articles of French news, translated to English by the author. Each article is translated on a paragraph by paragraph basis so easy to read in either language and even possible to improve either language by comparison of the short English and French paragraphs. Amusez vous bien. The author is currently writing an easy to read technical aviation book centered around the Fokker 50. Another interest is that dealt with in another of Bill's websites www.realnamara.net, a Statue of the mother of God, Mary. It was erected in 1972 in Dublin, at the end of the Bull Wall near Clontarf, and my grandfather William Nelson, was the main instigator of that project. I give talks on the history of the statue and my grandfather's adventurous and dangerous life at sea. Technical assistance with each website is by J O'N.
This entry was posted in Uncategorized. Bookmark the permalink.