Radars gérés par le privé : “C’est grave, les policiers ne s’occuperont plus de sécurité routière !”
Plus de radars sur les routes : c’est l’annonce forte de Manuel Valls. Ce qui coince chez les policiers, c’est que des prestataires privés puissent s’occuper des radars embarqués. “Aujourd’hui la police n’a plus les moyens d’assumer les missions qu’on devrait lui confier”, s’emporte Nicolas Comte, le secrétaire général du syndicat Unité SGP.
Plus de radars sur les routes – des radars fixes, des radars embarqués, et même des leurres : c’est ce que l’on retiendra du Comité interministériel de sécurité routière du jour. Le problème c’est que, pour faire fonctionner les radars embarqués, policiers et gendarmes risquent de manquer d’effectifs. Le Comité interministériel a trouvé la parade : des prestataires agréés seront chargés de leur utilisation.
“C’est grave !” s’emporte Nicolas Comte, le secrétaire général du syndicat de policiers Unité SGP-FO. “J’ai l’impression qu’on n’aura plus à s’occuper de sécurité routière ! Ce qui pose problème, parce qu’on ne pourra pas avoir une meilleure sécurité routière en remplaçant les hommes par des machines. Aujourd’hui on voit bien qu’il n’y a plus de forces de police disponibles pour mener ne serait-ce que des patrouilles sur les routes !”
Quant à l’idée de “vouloir remplacer les policiers par des agents du privé qui se contenteront de rouler avec les radars n’est pas la solution”. Les policiers, eux, ne font pas que rouler, “ils peuvent mener des missions de sécurité routière”.
Sécurité routière : plus de radars et des leurres sur les routes
500 radars supplémentaires, et plus de 10.000 radars-leurres, seront déployés sur les routes : c’est ce qu’a annoncé le Comité interministériel de sécurité routière ce vendredi matin. Pour les deux-roues motorisées, le contrôle technique devient obligatoire à la revente.
“Les routes de France ne peuvent pas être un cimetière.” Droit dans ses bottes, Manuel Valls entend bien frapper les esprits. Pour le Premier ministre, “l’objectif n’a pas changé, je l’ai fixé quand j’étais ministre de l’Intérieur”: il s’agit de revenir sous le seuil de “2.000 personnes tuées sur les routes en 2020”, contre 3.384 en 2014.
D’ici trois ans,500 radars supplémentaires seront déployés sur les routes. On en compte actuellement 4.200. Fixes ou mobiles, certains seront multifonctions : ils ne détecteront pas uniquement la vitesse excessive, mais aussi les franchissement de ligne continue, le téléphone au volant, ou d’autres comportements dangereux… Il y aura même des drones pour détecter les conduites à risque.
Pour responsabiliser les conducteurs, plus de 10.000 radars-leurres vont équiper les bords des routes accidentogènes – des boîtes vides qui pourront, le cas échéant, être remplies d’un vrai radar et flasher. Au total, les zones sécurisées par des radars vont être multipliées par quatre.
Concernenant les deux-roues,les gants homologués deviennent obligatoires pour les engins motorisés, ainsi que lecontrôle techniqueà la revente. La formation sera renforcée : il faudra sept heures de moto-école pour pouvoir piloter une moto de plus de 56 chevaux.
Les cyclistes de moins de 12 ans devront porter un casque.
L’accent est aussi mis sur les conduites addictives : lekit salivaire pour dépister l’usage de stupéfiants va être généralisé, tout comme l’éthylotest avant démarrage pour les conducteurs déjà condamnés pour conduite en état d’ivresse.