Trafic d’art volé par Daech: “Un trafic s’est développé par la Turquie vers les grandes capitales européennes” (JJ Neuer)
Les oeuvres d’art pillées sur les territoires conquis par le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak peuvent se retrouver sur le marché de l’art européen, a confirmé sur France Info Jean-Jacques Neuer, avocat d’affaires et spécialiste du droit de l’art.
“Il y a effectivement un trafic qui s’est développé à travers la Turquie, souvent avec une porte d’entrée qui est l’Europe du Sud, la Roumanie la Hongrie, la Bulgarie: on retrouve quelquefois dans des chalets des stocks d’oeuvres qui ont été pillées, et ensuite ça prend la direction des grandes capitales européennes, Zurich, Genève, Paris, Londres, Munich, et puis également des Etats-Unis, Chicago, Los Angeles, New-York”, a détaillé Jean-Jacques Neuer, précisant cependant qu’il est selon lui “trop tôt pour dire que l’on trouve d’une manière systématique sur le marché ce genre d’objets”.
Mais les marchands d’art et les grandes salles de vente prestigieuses à travers le monde sont “très conscients de ce qui se passe, nous sommes tous très vigilants”, a affirmé l’avocat d’affaires. Il a rappelé que les faits de recel d’oeuvres d’art volées sont passibles de lourdes peines, en particulier aux Etats-Unis où l’on “considère même que c’est aider le terrorisme que de permettre à ces objets d’être écoulés”.
Des pays de l’Union Européenne apparaissent déjà comme des plaques tournantes de ce trafic en provenance du Moyen-Orient, a confirmé Jean-Jacques Neuer, selon qui “il est très probable que pour des raisons de législation ces objets soient stockés aux Pays-Bas, en Belgique, parce que la loi sur le recel est différente de la loi des autres pays européens”.